en grappes au bord du chemin.
J'approche mon nez et je respire.
Un parfum de coco.
Aïe ! Ça pique !
Tout le monde aime la mer. L'eau tiède et le sable chaud, les vagues qui t'éclaboussent et parfois te roulent avant de t'emporter. L'écume qui reste sur ta peau et laisse éclater ses bulles. Mais pour moi, la mer c'est aussi un pont. Un chemin vers les étoiles lointaines qui se reflètent dans l'eau comme des diamants. Une masse bleue, ou verte, ou grise, grouillante de vie et de rêves. Les rêves des terriens qui n'ont jamais osé aller dessus. Les rêves des marins qui ne sont pas encore allés assez loin !
Sur le port de La Cotinière,
grosses chaînes et longs filets,
le chalut est roi.
Un étrange monstre
nous attendait,
à la Pointe Espagnole.
Bras grands ouverts.
Accueillant, le bougre !
Les flaques ont des falaises,
des dunes humides
maculées d’écume.
La mer a joué
de mille doigts tourbillonnants,
quand elle s’est retirée.
La vigne envahit chaque espace que le roc a bien voulu lui laisser. Un sentier grimpe au milieu des chênes verts et des arbousiers qui se chauffent au soleil pâle de l’hiver. À l’ombre, la tramontane retrousse les feuilles tremblantes de froid.
Tout en haut, Quéribus domine. Vertical. Personne ne l’a jamais fait plier. Le temps seul a réussi à l’atteindre, à lui faire perdre quelques pierres dorées
Le courant d’air hurle par ses meurtrières, entre dans la grande salle, s’enroule et danse autour du pilier. Quelque part, le fabuleux trésor des Cathares se cache. Il attend le printemps, pour livrer son secret.
–– Allez, raconte-moi ! Pendant ta classe de mer sur l’île d’Oléron, qu’as-tu vu d’intéressant ?
–– Heuuu… Fort Boyard !
Et voilà ce qui reste, dans une petite tête de 7 ou 8 ans, de cinq jours de découverte du milieu marin.
La grande dune de Saint-Trojan, la pêche à pied à Saint-Séverin, le déchargement du poisson à La Côtinière et des tas d’autres séances passionnantes, se sont effacés comme fumée dans la tempête.
Il reste Fort Boyard, pourtant aperçu, un instant, à plusieurs milles, dans une demi-brume…
Ah ? Vous croyez ? Le pouvoir de la télé ?
Dans le tronc noueux d’un vieux sureau a niché un petit laurier.
La graine s’était cachée dans son corps moussu, il y a bien des années. L’an dernier elle a germé.
Cinq feuilles vertes sont sorties. La pousse est mince et s’étire vers le soleil de midi.
Quelles sont ses chances de survie. Survivra-t-elle à la terrible sècheresse de l’été ? Échappera-t-elle au ciseau du jardinier ?
Faites le tour des tableaux arrière des bateaux dans les ports… On y trouve des noms très ordinaires, d’autres très poétiques. Prénom de l’être aimé ou des enfants adorés. Personnages de dessins animés. Noms d’îles lointaines, de terres inexplorées ou d’oiseaux exotiques. Poissons volants ou voyageurs…
En lisant le nom de chaque navire, vous allez peut-être deviner la portée des rêves de son propriétaire !
Il en est un qui m’est resté en mémoire, près de vingt ans plus tard. Un voilier de 10 m, dans un port de Bretagne du nord. Morlaix. Le port sous le viaduc. Il s’appelait île d’elle.
Sa coque était peinte d’une grande fresque. La mer, grouillante de vie. Une sirène nageait au milieu des poissons et des algues. Un peintre breton assez connu. Le seul problème c’est que du haut du mât jusqu’à la ligne de flottaison, la peinture était écaillée.
Île d’elle, quel joli nom ! Un rêve. Une fille à qui tu offres une île. Une île déserte, rien que pour elle et toi…
Île d’elle, je me demande toujours, vu l’apparence du voilier dix ans après, en quel état pouvait être l’Amour qui avait enchanté son baptême… écaillé, lui aussi ?
Azalais rentre d'une virée Normando-Bretonne, sur son blog quelques photos de vieilles coques qui ne naviguent plus mais ont trouvé un coin au calme pour passer leur retraite...
allez voir celle-ci, en particulier. L'endormi
Le poisson lune nous attendait tout près du cap San Sébastian. Juju, assis à l’étrave, les pieds pendants, a poussé un cri un requin ! et il a aussitôt remonté ses jambes sur le pont. Un aileron bizarrement penché apparaissait à une centaine de mètres. Nous avons immédiatement ralenti, puis enroulé le génois pour aller voir la bête.
Je connaissais l’individu. Je le rencontrais souvent dans ce secteur. La première fois, c’était lors d’une croisière en famille avec mes enfants, et nous avions essayé de l’approcher avec l’annexe, mais il disparaissait chaque fois qu’on arrivait à quelques mètres. J’avais pensé au début que c’était un thon blessé, la queue coupée par une hélice vu sa forme, mais non, c’était un petit poisson lune.
Près d’un mètre de long, sans queue, presque plat, avec un aileron impressionnant, il nage souvent près de la surface, il mange beaucoup de méduses et est protégé en Europe.
Nous avons tourné autour pendant un quart d’heure, le temps de l’observer et de prendre des photos sous tous les angles, puis, lassé de faire la vedette, il a disparu ; et nous avons repris notre route.
De ces lieux merveilleux, il reste quelques traces
Une graine, une fleur, la goutte de rosée
Le vol de l’hirondelle qui va,qui vient, qui passe
Un sourire de toi, quelques mots murmurés…
en écho à l'article de Camomille Poème et musique amérindiens
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