Tout le monde aime la mer. L'eau tiède et le sable chaud, les vagues qui t'éclaboussent et parfois te roulent avant de t'emporter. L'écume qui reste sur ta peau et laisse éclater ses bulles. Mais pour moi, la mer c'est aussi un pont. Un chemin vers les étoiles lointaines qui se reflètent dans l'eau comme des diamants. Une masse bleue, ou verte, ou grise, grouillante de vie et de rêves. Les rêves des terriens qui n'ont jamais osé aller dessus. Les rêves des marins qui ne sont pas encore allés assez loin !
Deux petits radeaux de bambou qui se suivent en naviguant sur la mer des Caraïbes…
Sur les flotteurs, un papillon gravé et, peut-être, le mot Help !
Sarah, Mina, Lucia et Zach sont d'accord avec Jenn et Alan : quelque part, quelqu'un appelle à l'aide...
Dispo à la commande partout en librairie et chez l'éditeur, Max Lansdalls. Lansdalls Editions .
Les Trois filles du Capitaine Imanol - T2 - Mariposa
Daniel Pagés
Illustrations Mariève Daumal
Max Lansdalls éditions, collection « Terre d'ici, rêves d'ailleurs »,
ISBN 979-10-95527-49-7,
9€, de 9 à 109 ans
Même si les sorcières travaillent à enchaîner les grains de sable pour qu'ils s'agrippent aux rocs de l'île, l'océan en emporte beaucoup, grignotant la forêt, laissant à nu les racines des grands pins... Photo Daniel Pagés - 1er octobre 2022 Escale d'automne sur l'île d'Oléron
Dans l’œil du loup, un univers... Un monde de neige et de forêts obscures. Un monde de lumière, de sang et de caresses tendres. Un monde de grands loups solitaires et de meutes où chacun chemine à sa place. Un monde de loups à la mâchoire sauvage qui cherchent des gorges palpitantes comme dans un cauchemar. Un monde de loups protecteurs. Un monde de loups gardiens de bien des mystères. Et toi, quel est le loup qui accompagne tes rêves ?
Parution le 22 février 2022 de mon petit recueil Étranges histoires de loups
Ed. L'Ametlièr, broché, 12x19, 104p., ISBN 979-10-93629-08-7, 8€
Dessin de couverture Auriane Laïly
Vous pouvez le commander tout de suite dans toutes les librairies de France et leurs boutiques web.
(Dispo bientôt aussi sur les plateformes du web)
"Le prix du livre insulaire 2021 est attribué à Daniel Pagés pour Les trois filles du Capitaine Imanol "😅
Surpris et heureux.
Les enfants de l'école qui faisaient partie du jury ont adoré mon histoire. Ça me touche beaucoup.
Je vais être obligé de terminer très vite l'épisode suivant...🤔
Merci à tous !❤❤❤
Dispo en librairie, partout sur le web et chez Max Lansdalls éditions :
J’avais un sale goût dans la bouche. La gueule de bois. Les relents d’un alcool de trop de rêves qui s’enfuyaient à tire d’ailes. Un avenir sans roses. Un monde sans visages et sans caresses administré par des loups au poil dur et aux dents meurtrières. Et le pire, à coup sûr, derrière l’horizon.
Un coup de pied. La canette vide s’envola en éclaboussant le quai d’un dernier jet de bulles de coca-mierda et atterrit avec un bruit métallique au pied d’un conteneur jaune qui débordait déjà.
Un craquement. Mon regard suivit les aussières qui tenaient le navire connecté à la terre. En haut, un matelot était accoudé à la lisse, cigarette fumante à la bouche, et suivait le jeu des goélands qui devaient se disputer un paquet de tripaille. Sur la coque on voyait des traces de rouille couvertes à la hâte à grands coups de pinceau.
Les roulettes de la passerelle grincèrent une fois encore sur les plaques de béton sillonnées de fines lignes d’herbe.
Elle descendait sans hâte. Je ralentis mon pas. Un rayon de soleil se glissa entre les nuées grises et la frappa comme un projecteur sur une scène de théâtre. Elle devait débarquer d’un nuage différent, d’un rêve bien différent du mien. Que faisait-elle sur ce cargo pourri dont les couleurs du pavillon n’étaient même plus lisibles ? Elle sourit, baignée dans la lumière, les yeux perdus dans le vague. Le vent dégagea une mèche de ses cheveux et la fit danser devant son nez. Sa main la repoussa derrière son oreille.
L’eau froide et gluante monta tout à coup jusqu’à moi et m’engloutit. Elle avait un goût de fuel lourd et de vieilles huiles. Je me débattis, me cognai contre la coque, retrouvai la surface, crachai et secouai ma tête.
Une bouée rouge claqua en se posant devant ma poitrine.
Je levai les yeux.
Elle était agenouillée au bord du quai et elle riait.
Lorsque je lis une histoire ou lorsque j’écoute quelqu’un lire une histoire, je ne reçois pas une série d’images figées que l‘auteur cachait dans sa tête et qu’il a dessinées avec des mots, je reçois une explosion de couleurs et de traits, de sentiments, d’émotions, de sens, un feu d’artifice de possibles qui peuvent m’emmener très loin, me faire dériver du cap originel, me tracer une route d’aventure parallèle, me faire lever la tête et m’enfuir un instant.
Un instant ou une heure, un jour ou toute une vie.
Les trois Filles du Capitaine Imanol - Les prisonniers de Mohina, Daniel Pagés Mariève Daumal, Max Lansdalls éditions.
Afin d’expliquer des choses particulièrement étonnantes, les humains ont toujours raconté des histoires qu’ils avaient inventées.
Ainsi dans mes « Histoires bleu marine » ai-je décrit comment la mer est devenue salée et comment le bernard-l’ermite, un petit crabe très ordinaire, a eu l’idée de coloniser des vieilles coquilles.
Voici la dernière en date qui va nous permettre de comprendre pourquoi la route d’accès au château de Quéribus est interdite… 😂🤣😅
(Conte sous forme d'article de journal, photo Daniel Pagés, 1er Janvier 2021)
Envie de peindre sur le ciel
pour que tout le monde puisse voir le tableau.
Envie de crier mes mots dans le vent
pour que tout le monde puisse entendre mon histoire...Derrière l'horizon se cachent des rêves,
des rêves à découvrir,
des rêves à partager,
nos rêves.
Il est des lieux où la Vie s'accroche dans tous les interstices, s'adapte aux vents, au sel, aux chaleurs de fournaise. Elle s'organise discrètement, capte chaque goutte d'eau, respire chaque brume. Retient chaque miette d'humus pour s'en faire un nid. Durer est à ce prix.
L'être humain devrait se défaire de son arrogance et en prendre de la graine...
Du bord de l’arête rocheuse, on apercevait la lueur dansante du feu. Quelques ombres passaient et repassaient devant. Tous les deux restèrent allongés un long moment à guetter. Un arbre grinçait dans l’alizé, un peu en contrebas, au-delà du glouglou de la cascade.
Tout à coup une voix d’homme effaça les bruits de la nuit.
— Il chante faux ! ricana Lucia à l’oreille du garçon.
Elle n’était pas seule à le penser parce que des huées l’arrêtèrent net. Mais après ce qui ressemblait à une dispute, toute la bande reprit le refrain en chœur.
— Ils commencent à avoir bien bu, on dirait… Dans une heure, ils seront à point.
— Il n’y a pas un endroit d’où on peut les voir un peu mieux ?
Jenn réfléchit un instant et secoua la tête, hésitant.
— Si, dans les arbres de l’autre côté de l’étang, mais… après être descendus par le sentier de la cascade, faudra être discrets pour arriver jusque là-bas.
Lucia rigola dans son cou.
— Mina m’appelle « l’esprit de la nuit » tellement je sais me déplacer silencieusement…
Ouessant s'en est allée...
Vers l'ouest, vers l'Amérique.
Vers le début du monde.
Il ne reste qu'un sillage blanc et une trace de brume
là où le bleu de l'océan rejoint celui du ciel.
Il ne reste que des visages et des rires.
Le cœur qui bat plus fort et la gorge qui se serre.
L'empreinte des regards.
La musique des mots.
Les aventures échangées.Oui, c'est déjà beaucoup.
Pas assez, mais déjà beaucoup.
Le bonheur vit souvent de peu de choses.
Un assemblage d'images et de vibrations.
Le bleu devant qui laisse deviner les îles dont on rêve
et les sourires à venir.Ouessant s'en est allée...
L'île de pierre, de ronces et de fougères.
De sourires et de fleurs.
(Photo Daniel Pagés, Ouessant 15 juillet 2019, Phare de Nividic)
Notre album Jòrdi Pescaluna (version originale en occitan) a reçu, il y a quelques jours, le prix littéraire des Calandretas pour le cycle 2 (écoles occitanes, CP-CE1-CE2).
Il a été choisi par de nombreux jeunes lecteurs dans la sélection qui leur était proposée.
C'est une grande joie pour Auriane Laïly et moi d'avoir réussi à faire rêver tous ces gamins avec les aventures du petit Jòrdi !
L'album illustré existe aussi en version française.
Mais une attraction trop forte me gardait prisonnier de la terre.
M’empêchait de décoller, comme si un élastique me retenait.
J’ai des souvenirs de frustration épouvantable au réveil. J’arrivais parfois à faire quelques mètres en me concentrant, mais mon corps était trop lourd.
Dans la mémoire liée à mes rêves, cette période a duré des années.
J’ai abandonné.
J’ai rêvé d’autre chose. Je ne crois pas que je réussissais mieux.
Puis une nuit, je me suis aperçu qu’il suffisait que je serre les dents, que je vise l’endroit où je voulais me rendre et que je reste concentré : mon corps avait perdu son poids. Bien sûr, cela demandait un effort pour atteindre une hauteur certaine et elle faisait palpiter mon cœur et serrait mon ventre, cette peur à circuler si haut. Il fallait jouer entre les arbres. Trouver le chemin à vingt mètres du sol. Rester fortement concentré sur le parcours, la trajectoire.
L’atterrissage, je ne m’en souviens pas. Jamais. Je crois qu’il n’était pas compris dans le prix du voyage. Ou que le vol avait été si épuisant que je me réveillais avant.
Cependant, mes voyages aériens avaient des limites exiguës. Cet espace du possible, j’en ai vite fait le tour. À ce moment-là, aussi, je crois que je me suis mis à rêver d’autres aventures. Rêves roses ou cauchemars, plus besoin de décoller et de planer.
Et puis la nuit dernière, il m’est arrivé une aventure peu ordinaire.
Je devais être quelque part au pied des montagnes que vont parcourir les héros de mon roman en cours. C’est peut-être comme ça que tout a commencé. Quelqu’un m’a parlé d’un petit lac enchâssé au sommet.
Et je suis allé voir.
Sans me poser de questions, j’ai pris mon envol presque verticalement le long d’un versant escarpé couvert d’arbres. Une pente vert sombre. Très vite, je me suis retrouvé plus haut que le sommet et, en dessous, scintillait une surface liquide qui ne ressemblait en rien aux lacs de montagne que je connaissais. Des rives aux fines plages de sable doré s’arrondissaient autour d’une étendue d’eau à la transparence bleutée, par endroits, ou vert émeraude, ailleurs. Des couleurs de mer du Sud.
J’ai avancé et c’est là que j’ai commencé à sentir mon estomac se serrer. Le lac était immense et plus je planais au-dessus, plus je lui découvrais des criques cachées par des pans de forêt, de nouvelles branches qui s’allongeaient jusqu’à l’horizon.
C’est là que j’ai commencé à avoir peur. Peur de fatiguer et de chuter. De me perdre et de ne jamais retrouver le pied de la montagne et les gens qui y attendaient le récit du voyage.
C’est là que mon esprit a coupé le rêve.
Atterrissage sur mon matelas, la chute n’a pas été violente.
Mais parfois, émerger d’un beau rêve peut être douloureux…