Mais du côté du hameau aussi, une ombre sortait silencieusement des fourrés. Un grognement. Deux yeux jaunes et une mâchoire aux dents puissantes que les reflets des premières lueurs du ciel mettaient en évidence.
–– Des loups !
Noa fit passer son amie derrière lui, menaça le dernier venu de sa branche morte et entreprit de reculer.
Les animaux sauvages avancèrent alors. Lentement. En gardant la distance. Sept bêtes à l’air féroce qui leur coupaient tout accès du côté du village où ils espéraient se réfugier. Les deux jeunes reculèrent au même rythme en s’enfonçant dans le cœur de la forêt.
Un bruit de cavalcade dans le lointain. De branches cassées. Le hurlement des chiens. Noa tendit l’oreille et suspendit son pas un instant. Venait-on à leur secours ?
Le grand loup au pelage clair qui semblait mener la horde eut comme une hésitation. Mais il grogna une nouvelle fois, montra ses crocs et fit un bond en avant. Alyn tira violemment son ami par le bras.
–– Courons. On va bien trouver un arbre sur lequel nous pourrons grimper vite fait, puis appeler de l’aide…
Mais les loups trottaient sur leurs talons et ne leur laissaient aucun répit. La lumière du jour commençait à pénétrer dans le sous-bois. En tournant la tête un instant, le garçon les vit à trois mètres. Galopant souplement. Étrangement, ils ne semblaient pas se rapprocher.
–– C’est bizarre, cria-t-il à son amie, on dirait qu’ils ne cherchent pas à nous attaquer… ils nous poussent comme les chiens un troupeau de moutons.
–– Noa ! On arrive aux rochers. Ils vont pouvoir nous coincer là et nous dévorer !
Dessin : les gribouillis d'Auriane Laïly