Le poisson lune nous attendait tout près du cap San Sébastian. Juju, assis à l’étrave, les pieds pendants, a poussé un cri un requin ! et il a aussitôt remonté ses jambes sur le pont. Un aileron bizarrement penché apparaissait à une centaine de mètres. Nous avons immédiatement ralenti, puis enroulé le génois pour aller voir la bête.
Je connaissais l’individu. Je le rencontrais souvent dans ce secteur. La première fois, c’était lors d’une croisière en famille avec mes enfants, et nous avions essayé de l’approcher avec l’annexe, mais il disparaissait chaque fois qu’on arrivait à quelques mètres. J’avais pensé au début que c’était un thon blessé, la queue coupée par une hélice vu sa forme, mais non, c’était un petit poisson lune.
Près d’un mètre de long, sans queue, presque plat, avec un aileron impressionnant, il nage souvent près de la surface, il mange beaucoup de méduses et est protégé en Europe.
Nous avons tourné autour pendant un quart d’heure, le temps de l’observer et de prendre des photos sous tous les angles, puis, lassé de faire la vedette, il a disparu ; et nous avons repris notre route.