Novembre avait débuté dans la chaleur des tropiques. Comme tous les ans, pour lui [ Ilan, le mousse ]. Depuis si longtemps, qu’il ne se souvenait plus très bien des hivers de son pays.
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Tout le monde aime la mer. L'eau tiède et le sable chaud, les vagues qui t'éclaboussent et parfois te roulent avant de t'emporter. L'écume qui reste sur ta peau et laisse éclater ses bulles. Mais pour moi, la mer c'est aussi un pont. Un chemin vers les étoiles lointaines qui se reflètent dans l'eau comme des diamants. Une masse bleue, ou verte, ou grise, grouillante de vie et de rêves. Les rêves des terriens qui n'ont jamais osé aller dessus. Les rêves des marins qui ne sont pas encore allés assez loin !
Une bonne nouvelle pour celles et ceux qui attendent la suite de La Cale aux rats.
Les Orphelins du Scorff - TII - Le Cimetière de Creepy-Bay sera dispo en début de semaine prochaine (26 avril 2016).
On peut le commander partout en librairie et sur le site de l’éditeur Yucca Éditions.
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Une vague plus grosse fit faire une embardée au grand voilier et, à la hauteur où ils étaient perchés, la jeune fille eut l’impression que le navire allait se coucher. Elle s’agrippa vivement aux cordages qui couraient le long du mât en poussant un petit cri.
— C’est la houle qui nous balade un peu, rien de grave. Elle est en train de s’aplatir. Suffit de sentir le mouvement et de bien se cramponner, lui expliqua le mousse. Quand tu es dans la mâture, si tu tombes sur le pont, tu te brises en mille morceaux. Si tu tombes dans la mer… il y a de fortes chances qu’on n’arrive pas à te récupérer. Donc tu n’as pas le choix, faut bien t’accrocher.
— Grigou m’a fait grimper avec lui jusqu’à la vergue du perroquet, avant-hier. « Une main pour toi, une main pour le bateau… souviens-toi de ça, c’est ce qu’on essaie de faire dans le gros temps. Malgré ça… » Il n’a pas fini sa phrase, mais après un moment de silence, il a ajouté : « toi, surtout… personne n’aimerait te voir t’envoler, ici ! »
Ilan resta songeur un instant. Lorsqu’on travaillait tout en haut, on ne pensait jamais à ça. On n’y monterait plus, sinon. Si on tombait, on accusait le mauvais sort, la maudite tempête, mais c’était juste que son heure était venue de faire son trou dans l’eau.
— Tant qu’il fait à peu près beau, ça va. Mais dans le sale temps, ils s’accrochent aussi avec les pieds, les gabiers… C’est pas pour rien qu’on les appelle les oiseaux du diable !
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Page 56-57, Les Orphelins du Scorff - I - La cale aux rats
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Les Orphelins du Scorff
T1 – La Cale aux rats
T2 – Le Cimetière de Creepy-Bay
T3 – L’Héritage du Capitan
T4 – Les Larmes de Fura
Des cris dans l'écume
Les Trois filles du Capitaine Imanol
1 - Les Prisonniers de Mohína
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