Cette nuit, Le Vent s’est levé sur la montagne. C’est comme ça qu’on le nomme, ici, Le Vent.
Il apporte la douceur amassée en survolant la Méditerranée. En bas, on l’appelle Le Marin, il abreuve les vignes du Pays Bas. Il déchaîne l’orage et les gouttes tièdes qui font pousser les cèpes dans les forêts du Haut-Languedoc. D’autres le disent Vent d’Autan, il rend les femmes folles et emporte la terre trop fine des labours de l’automne…
Ce matin, il a commencé à ramollir la neige, à la transformer en gouttelettes qui dégringolent du haut du clocher de Tournadous. Dans deux jours, il l’aura toute dévorée et recrachée dans la rivière. Alors, il se rendormira en attendant qu’un coup de froid vienne surprendre à nouveau le pays et qu’on l’appelle à l’aide…
Photo Ganoubre, 27 décembre 2010