Julien me descend en motoneige dans un paysage en vert épicéa et blanc.
Mon sac, mon ordinateur et quelques bricoles trouvent encore leur place dans l'Express déjà chargée à bloc. Il neige toujours et il est tombé plus de 60 cm de bonne poudreuse en 36h.
Juste dégager la neige du pare-brise et du capot pour pouvoir sortir du petit parking.
Le chasse neige est passé jusque là.
En dessous de St Pierre, à peine quelques traces de neige boueuse sur le bitume. Ce qui n'empêche pas les citadins aux pneus lisses, qui montent en station, de glisser dans tous les sens. Ils s'arrêtent donc n'importe où, pour tenter d'installer leurs chaînes, ce qui transforme la descente en slalom spécial.
Le pays est blanc presque jusqu'au Rhone. J'ai choisi de ne pas prendre l'autoroute et de couper tout droit vers le Berry ou je compte faire étape quelques jours. La route de l'Ardèche vers Saint Étienne est magnifique. Je retrouve la neige accrochée sur les arbres dans le Forez, et la route blanche au col de La République.
Le soleil et un demi ciel bleu m'accueillent dans le centre et rendent agréable la dernière heure de parcours.
Étrange, ce monde vert, marron et gris, bleu et doré. Plus de blanc.
J'ai retrouvé la planète ordinaire, le bruit des véhicule, les villes tentaculaires aux banlieues hideuses.
Le vrai monde, quoi !